Test in vivo et in vitro sur quatre brosses éléctriques différentes

Tests précis et exhaustifs pour tester l'efficacité de 4 brosses à dents électriques concurrentes
Auteurs :Gérard REY – Jean Luc GIRARD – Elisabeth HOLLARD –Gianluigi CACCIANIGA


INTRODUCTION


Les choses les plus simples sont souvent les plus efficaces et les publicités exaspérantes qui sont répétées quotidiennement à nos patients manquent souvent de simplicité et de bon sens au profit d’un argumentaire à vocation purement commercial qui profite du pouvoir médiatique pour promettre gencives saines et dents blanches grâce à une multitude de produits et d’instruments plus ou moins compliqués et dont le seul intérêt reste le chiffre d’affaires potentiel extraordinaire généré par les soins bucco dentaires quotidiens (C.A. Colgate environ 10,6 milliards de $).
Les brosses électriques n’échappent pas à cette concurrence de marque et elles sont aujourd’hui disponibles dans le commerce avec un choix souvent difficile, les plus grandes marques n’hésitant pas à proposer une dizaine de versions différentes et pourquoi pas aujourd’hui, des applications sur nos Smartphones censées nous indiquer par ondes interposées si nos arcades dentaires ont été correctement nettoyées …. A quand la même chose pour prendre sa douche ou se laver les cheveux ? ….
Les auteurs de cet article, tous enseignants à Paris Garancière et à Milan Bicocca ont accepté d’effectuer avec leurs équipes de collaborateurs (hygiénistes, praticiens, assistantes et patients) de nombreux tests in vitro et in vivo afin de dégager une étude comparative générale sur 4 brosses électriques disponibles sur le marché européen.
Ces tests ont commencé en décembre 2013 et se sont poursuivis jusque mi septembre 2014 avant de faire l’objet de la présente parution.


A. TESTS ET AVIS DU DOCTEUR GÉRARD REY ET DE SON EQUIPE


Dans un exercice spécialisé en Parodontologie, Implantologie et Chirurgie, la motivation des patients pour une excellente hygiène bucco dentaire est essentielle pour assurer la pérennité des soins et traitements effectués. (Alcouffe F 1998) (Shick RA 1981)
Gérard Rey est l’auteur de nombreuses parutions sur ce sujet et particulièrement en 2013 dans le numéro L.S. « Spécial Garancière » de l’ADF avec un article intitulé « Simplicité et Efficacité en Hygiène bucco dentaire ». (Rey G 2013)
Les tests effectués aujourd’hui sont complémentaires de cette première parution et uniquement destinés à répondre aux interrogations des praticiens ou des patients sur le choix judicieux d’une brosse électrique ou d’une autre. (Corrente G et al 1998)
Les travaux de différents auteurs dont Delaurenti M. et Defenbaugh J. ont depuis longtemps validé les résultats supérieurs obtenus avec une brosse électrique par rapport à une brosse manuelle. Cet achat est donc vivement conseillé dans un but de maintenance et de conservation des dents naturelles, des implants et des prothèses fixées. (Delaurenti M. 2009) (Defenbaugh J. et al 2009)


I. Matériel et Méthode


Les tests comparatifs entre les brosses à oscillations verticales et les brosses à oscillation rotatives ont déjà été effectués depuis de nombreuses années et publiés dans des ouvrages de référence (Traitements parodontaux et Lasers en Omnipratique dentaire – Elsevier Masson 2010). (Rey G, Missika P. 2010)
Ces parutions sont confirmées par les travaux d’Argosino K. et al et de Maclure R. et al en 2012 qui ont démontré une meilleure efficacité pour les brosses à vibrations ultrasoniques verticales par rapport aux brosses rotatives.
Les tests effectués dès 2009, (Fig. A1), sur arcades artificielles montraient un résultat nettement meilleur avec des brosses à amplitude verticale. (Fig. A2).
Fig. A (1) – Matériel utilisé en 2009

Fig. A (2)
Aujourd’hui, l’équipe du Docteur Gérard Rey décide de sélectionner trois brosses de même type pour comparer les effets avec une brosse à vibration ultrasonique (Philips Sonicare 31000 mouvements vibratoires/mn), une brosse alliant vibration ultrasonique et oscillation verticale (Curaprox - + de 40000 oscillations/mn) et une brosse Broxodent de nouvelle génération qui a un simple mouvement alternatif vertical (6000 fois/mn) (Fig. A3).


Fig. A (3) – Matériel testé en 2014
La méthode : comme pour les tests précédents, un ciment gris collant est placé au pinceau sur toutes les faces d’une arcade dentaire, puis le brossage de cette arcade est effectué par l’intervenant pendant 1 minute seulement (l’arcade étant en place sur le crane artificiel).
Ensuite, l’arcade est enlevée de son socle et simplement trempée dans un bol d’eau et agitée pendant 5 secondes pour évacuer le ciment décollé par le brossage.

L’arcade est ensuite analysée et photographiée pour comparer les résultats obtenus dans des conditions identiques.
Le test est répété pour chaque brosse électrique de la même manière 5 fois par 5 intervenants différents.
Les résultats moyens obtenus sont indiqués dans cet article avec les images correspondants à ces résultats.


II. Premier test : Brosse PHILIPS SONICARE


Cette brosse (Diamond clean) possède 5 modes de brossage, c’est le mode classique qui est utilisé.
Pour chaque testeur, l’arcade est enduite d’un nouveau ciment collant gris (Fig. A4) puis trempée dans un récipient d’eau (Fig. A5) avant une analyse comparative.
Fig. A (4)

Fig.A (5)
Arcade enduite de ciment gris Trempage dans l’eau après brossage
Résultats :
Toutes les surfaces accessibles à la brossette sont bien nettoyées mais pour tous les intervenants, la durée d’une minute est insuffisante pour oter le ciment dans les espaces interdentaires ainsi que sur les sillons profonds des molaires. (Fig.A6)

Fig. A (6) – Résultat après 1 minute de brossage
Nous verrons plus loin que l’utilisation de cette brosse peut donner de très bons résultats sous réserve d’une action plus longue accompagnée d’un mouvement rotatif qui facilite l’insertion des poils de la brossette dans les espaces interdentaires.
III. Deuxième test : Brosse CURAPROX
Cette brosse possède trois niveaux de brossage obtenus par un appui plus ou moins long sur l’interrupteur du manche.
Nous utilisons le brossage classique le plus intense obtenu avec les trois leds allumés.
L’arcade est enduite avec le ciment gris pour chaque testeur (fig. A7) puis brossée à sec pendant 1 minute seulement (Fig. A8) avant d’être trempée et agitée dans le récipient d’eau (Fig. A9).

Fig. A (7)

Fig. A (8)
Arcade avant brossage Arcade après 1 minute de brossage
Fig. A (9) – Arcade agitée dans l’eau pendant 5 secondes
Résultats :
Tous nos tests montrent un nettoyage acceptable des espaces interdentaires mais une présence persistante de ciment gris au niveau des sillons profonds ainsi que sur les faces distales des dernières molaires (fig. A10 et A11

Fig. A (10)

 Fig. A (11)
Résultats sur les faces vestibulaires Résultats sur les faces palatines
L’amplitude de vibration des poils semble permettre un balayage correct des espaces interdentaires mais la trop grande douceur des brossettes utilisées dans ce test n’a pas permis un nettoyage parfait des surfaces occlusales.
Remarque :
Le temps imparti d’une seule minute pour brosser cette arcade maintenue en place n’est pas suffisant et permet de penser qu’une durée de brossage de 1mn 30 sec. est un minimum pour obtenir une efficacité suffisante dans les conditions cliniques quotidiennes.

IV. Troisième test : Brosse BROXO avec brossette Soft


Cette brosse possède une amplitude verticale sans vibration ultrasonique et trois niveaux d’amplitude différente sont possibles par la simple position de l’interrupteur. C’est l’amplitude maximum qui est utilisée dans les tests suivants. La brossette soft désormais disponible chez Broxo équipe le manche de la brosse pour ce test (Fig. A12).
Fig. A (12) – Test avec brosse électrique Broxo et brossette Soft

Le brossage à sec est effectué pendant une minute (fig. A13) puis l’arcade est trempée dans le récipient d’eau (Fig. A14) comme dans les tests précédents.
Fig. A (13)

Fig. A (14)
Arcade après brossage pendant 1 mn Trempage dans un récipient d’eau
Ce test est également effectué par 5 intervenants différents, 5 fois chacun.
La moyenne des résultats montre des sillons et des espaces interdentaires correctement nettoyés mais la dernière molaire est fréquemment porteuse d’un résidu de ciment gris particulièrement au niveau distal.
Ceci semble la conséquence de la forme de la brossette qui est parallèle au manche et ne permet pas un accès aisé sur les dernières molaires et sur les faces distales de celles ci (fig. A15).

Fig. A (15) – Résultats : La molaire la plus distale est peu accessible à la brossette
V. Quatrième test : Brosse BROXO avec brossette Medium
Le même test est répété par tous les intervenants (fig. A16 – A17 – A18) avant d’être examiné sur les faces vestibulaires et palatines.
Fig. A (16)

Fig. A (17)
Test avec brosse électrique Broxo et Arcade après un brossage d’1 mn brossette médium
Fig. A (18) – Trempage et agitation dans l’eau pendant 5 secondes
Ici également, les espaces interdentaires sont correctement nettoyés mais des résidus de ciment persistent sur les dernières molaires et au contact de quelques sillons profonds. (fig. A19).
Fig. A (19) – Résultats améliorables sur les dernières molaires


VI. Avis des patients suite à une utilisation clinique quotidienne des différentes brosses à dents

Les différentes brosses à dents ont ensuite été confiées successivement à 5 patients pour une utilisation quotidienne matin, midi et soir pendant 5 jours afin de collationner leurs impressions après ce test clinique.
1) Brosse à dents Philips Sonicare
L’ensemble des patients trouve la prise en main très facile et la durée de charge tout à fait satisfaisante.
4 patients sur 5 ont trouvé la forme de la brossette bien étudiée qui permet un accès facile sur les faces linguales et proximales.
3 patients sur 5 ont trouvé la vibration ultrasonique un peu forte avec des sensations légèrement désagréables, soit sur leurs dents, soit sur leurs gencives.
Note : nous avons demandé à ces patients d’utiliser le brossage classique et ce type de brosse comporte une sélection : soins des gencives ou dents sensibles qui permet une vibration plus adaptée à ces cas plus délicats.
2 patients sur 5 ont trouvé l’oscillation ultrasonique suffisante et 3 patients ont regretté qu’il ne soit pas complété par une amplitude verticale qui facilite l’insertion des brossettes dans les espaces interdentaires.
Tous ont remarqué que le brossage doit être complété par un mouvement de la main alternant le geste rotatif et le geste vertical.
L’ensemble des patients a trouvé que les 5 modes proposés étaient difficiles à sélectionner sans l’avis d’un professionnel et que 2 ou 3 modes (doux, moyen et fort) leur semblent suffisants.
2) Brosse Curaprox Hydrosonique
L’ensemble des patients a trouvé cette brosse agréable d’utilisation, légère et d’un maniement simple.
La charge de la batterie leur a semblé suffisante et très bien indiquée par les trois niveaux de leds.
Le type de brossage sélectionné par appui sur l’interrupteur a été bien apprécié par ces 5 utilisateurs à qui nous avons demandé d’utiliser pour leur hygiène bucco dentaire le mode classique (3 leds).
La forme de la brossette a semblé correcte à 3 des patients, mais 2 ont souhaité qu’elle soit un peu plus incurvée pour faciliter l’accès aux faces linguales.
L’ensemble des patients a trouvé la douceur des poils de la brossette exagérée et souhaite disposer d’une véritable brossette « medium ».
3) Brosse Broxo avec brossette Soft ou Medium
Les deux brossettes ont été confiées aux patients pour une utilisation alternée.

Ils ont noté peu de différence sensible entre les brossettes Soft et les brossettes Medium mais pour l’utilisation quotidienne, la brossette Soft leur a semblé suffisante et plus agréable.
2 patients ont apprécié la petite taille de la brossette mais ont regretté le parallélisme des poils qui rendait délicat l’accès aux faces linguales et 3 patients sur 5 ont trouvé la forme de la brossette inadaptée par rapport aux formes proposées par les deux brosses à dents testées précédemment.
Les 5 patients ont trouvé la forme du manche et la lourdeur de l’ensemble peu agréables à l’utilisation quotidienne et les 5 patients ont également fait une remarque sur le fil électrique et le transformateur qui rendent l’utilisation plus contraignante.
Note : il est cependant réel que la présence de ce transformateur évite des recharges et permet toujours de bénéficier d’une puissance maximum.
L’ensemble des patients a apprécié l’amplitude verticale importante qui permet conjointement un bon balayage des espaces interdentaires et un massage des gencives périphériques.
D’une manière générale, la brossette Medium leur a semblé moins agréable à l’utilisation que la brossette Soft.

 


B. TESTS ET AVIS DES DOCTEURS JEAN-LUC GIRARD ET ELISABETH HOLLARD


Les trois mêmes brosses électriques que celles du test précédent sont cette fois comparés par des tests in vivo effectués directement par des praticiens ayant une maitrise correcte de l’hygiène bucco dentaire et de l’usage des brosses électriques.
I. Matériel et Méthode :
L’efficacité de 3 brosses à dents électriques à mouvement d’oscillation verticale est étudiée. (L’efficacité moindre des brosses à dents électriques rotatives ayant déjà été démontrée par le Dr REY)
Les 3 brosses à dents utilisées dans ce test sont :
1. La brosse CURAPROX
2. La brosse BROXO (brossettes médium)
3. La brosse PHILIPS Sonicare
Le sujet, chirurgien-dentiste, est toujours le même.
Il ne s’est pas brossé les dents depuis le matin.
Le test est effectué en soirée, 15 min après avoir mangé des biscuits chocolatés.
Du révélateur de plaque MIRA 2 TON est appliqué sur l’ensemble des dents à l’aide d’un coton tige (protocole indiqué par le fabriquant du révélateur de plaque).
Des photos des arcades dentaires sont réalisées.
L’arcade maxillaire est brossée pendant 1 minute.
Les brosses à dents sont utilisées à leur puissance maximale de brossage (lorsque plusieurs modes de brossage sont disponibles). Les brosses fonctionnant sur batterie sont chargées au maximum avant la réalisation du test.
Des photos sont à nouveau réalisées.


II. Brosse CURAPROX
Fig.B (1) : Brosse à dents CURAPROX

Fig. B (2) : Arcades dentaires avec présence de plaque
Fig. B (3) : Mise en évidence de la plaque dentaire
Fig. B (4) : Plaque dentaire secteurs 1 et 4

 Fig. B (5): Plaque dentaire secteurs 2 et 3.
Fig. B (6) : Plaque dentaire sur les faces occlusales incisivo canines.
Fig. B (7) : Plaque dentaire sur les faces palatines du maxillaire.
Résultats après seulement 1 minute de brossage exclusivement au maxillaire:
Fig. B (8) –Après brossage du maxillaire : résultats niveau incisivo canin
(comparer avec la Fig. B3)
Fig. B (9) – Après brossage du maxillaire : Résultats secteur S1
(comparer avec la Fig.B4)

Fig. B (10) : Après brossage du maxillaire : Résultats secteur S2
(comparer avec la Fig. B5)
Fig. B (11) : Après brossage du maxillaire : Résultats faces occlusales
Les surfaces lisses des dents sont correctement nettoyées. Cependant l’accès dans les embrasures est limité ainsi que sur les surfaces anfractueuses (défauts d’émail, concavités palatines).
Points Forts :
- brossage confortable, les gencives ne sont pas agressées
- fonctionne sur batterie avec une très grande autonomie
- facilement transportable dans son boitier de voyage, légère.
- manche ergonomique
- bouton on/off ainsi que la sélection du mode de brossage très intuitive et ergonomique.
- débrayage toutes les 30 secondes
Points Faibles :
- le brossage ne semble pas suffisamment efficace dans les zones anfractueuses ainsi que dans les espaces interdentaires.
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- la souplesse excessive des poils de la brossette est certainement responsable de ce manque d’efficacité
- brosse qui perd beaucoup d’efficacité lorsqu’elle se décharge. Lorsque le niveau de charge de batterie est au dernier point lumineux, la brosse ne garantit plus un niveau d’élimination de la plaque suffisant.
Note : La Curaprox est une brosse très ergonomique mais son efficacité dans l’élimination de plaque est améliorable, en raison particulièrement d’une brossette trop douce.
III. Brosse BROXO
Fig. B (12) : La brosse électrique Broxo
Le même test avec la même technique est réalisé avec la brosse électrique Broxo à balayage vertical, les tests étant effectués avec le réglage de l’interrupteur sur l’amplitude maximale.
Fig. B (13 a)

Fig. B (13 b)
Mise en évidence de la plaque dentaire par le révélateur MIRA 2 TON

Fig. B (14 a)

Fig. B. (14b)
Mise en évidence de la plaque au niveau postérieur. Ensuite, l’arcade supérieure est brossée pendant 1 mn et les résultats sont analysés et photographiés
Fig. B (15) – Après brossage maxillaire : résultats niveau incisivo canin
Fig. B (16) – Après brossage maxillaire : Résultats faces occlusales
Fig. B (17a)

Fig. B (17b)
Résultats au niveau vestibulaire du secteur 1 Résultat à fort grossissement
Fig. B (17c)
A très fort grossissement, on visualise la persistance de plaque dans
les amphractuosités interdentaires
Les surfaces lisses des dents sont correctement nettoyées ainsi que les zones occlusales et les faces palatines. Cependant l’accès dans les embrasures est limité.
Points Forts :
- brossage confortable, les gencives ne sont pas agressées
- action de massage de la gencive importante
- bouton on/off ainsi que la sélection du mode de brossage intuitive et ergonomique.
- fonctionne sur secteur, ce qui garantit une puissance constante et maximale au fil des brossages.
Points Faibles :
- ergonomie très limitée de cette brosse à dents :
o lourde
o manche volumineux
o fil encombrant
o absence d’étui de voyage (présence d’une pochette plastique)
o la forme rectangulaire de la brossette complique l’accès aux zones postérieures
o absence de minuterie

Cette brosse à dents n’est pas facile d’utilisation en voyage.
Note : Cette brosse offre une très bonne efficacité dans l’élimination de la plaque ainsi qu’une action massante sur les gencives. L’ergonomie est par contre à améliorer.
IV. Brosse PHILIPS SONICARE
Nous utilisons la brossette « Sensitive » pour le test.
Fig. B (18) : Brosse Philips Sonicare sur son socle de recharge
Fig. B (19a)

Fig. B (19b)

Fig. B (19c)
Secteur antérieur Secteur S2 Secteur S1
Mise en évidence de la plaque au niveau vestibulaire
Fig. B (20) : Mise en évidence de la plaque au niveau des faces occlusales
Les résultats après 1 minute de brossage des dents maxillaires sont analysés et photographiés :
Fig. B (21) : Après brossage du maxillaire : Résultats au niveau incisivo canin
(comparer avec Fig. B18a)
Fig. B (22a)

Fig. B (22b)

Fig. B (22c)
Sur secteur S1 Sur secteur S2 Sur faces occlusales
(comparer avec Fig.B18c) (comparer avec Fig.B18c)
Résultats après brossage du maxillaire pendant 1 minute
Les surfaces lisses des dents sont correctement nettoyées, ainsi que les anfractuosités amélaires et les faces palatines. Le nettoyage des embrasures est insuffisant
Points Forts :
- brossage confortable, les gencives ne sont pas agressées
- facilement transportable dans son boîtier de voyage, et parce qu’elle fonctionne sur batterie
- légère
- manche ergonomique
Points Faibles :
- brosse qui perd de l’efficacité lorsqu’elle se décharge.
- la brosse à dent testée est le modèle haut de gamme de la marque. Il n’est pas certain que les modèles en dessous donnent d’aussi bons résultats.
- le nombre important de modèles disponibles de brosses électriques ainsi que de brossettes de cette marque rend les tests complexes et le choix pour le patient difficile.
- l’ergonomie du bouton on/off et du mode de brossage reste à parfaire : en effet si on allume brièvement la brosse (pour une retouche ou malencontreusement) on est obligé de faire défiler l’ensemble des modes de brossages avant d’arriver en position « off »
- la multiplication des modes de brossage est superflue
- l’étui de transport n’est pas disponible avec tous les modèles de la marque
Note : La brosse Philips offre efficacité et ergonomie. Le patient se retrouve par contre devant trop de modèles de brosse à dents et de brossettes dont l’efficacité n’est pas la même pour tous.
Conclusion sur ces tests :
Les trois brosses testées ont une excellente efficacité générale, compte tenu du faible temps de brossage (1 minute seulement).
Quelques améliorations semblent souhaitables :
L’utilisation de brossettes à brins de plus gros diamètre sur la Curaprox mérite d’être étudiée, ce qui pourrait en faire une brosse ergonomique, très efficace et d’un rapport qualité/prix très bon. La distribution en France de cette brosse à dents est à ce jour assez confidentielle.
La Broxo est la brosse présentant la meilleure action de massage des gencives (ressenti) et est d’une efficacité comparable à la Philips. Cependant son ergonomie mériterait d’évoluer vers une solution sans fil.
La brosse Philips Sonicare est performante et complète, mais plus onéreuse dans sa version haut de gamme.
L’ergonomie de l’interrupteur est peu pratique à l’utilisation quotidienne (action brève de brossage ou de rinçage imposant un défilement des modes avant arrêt)

Quel que soit le modèle de brosse à dents électrtique, le nettoyage des espaces interdentaires est insuffisant. Un moyen d’hygiène interdentaire complémentaire est indispensable afin de parfaire l’élimination de plaque proximale.


C. TESTS ET AVIS DU DOCTEUR GIANLUIGI CACCIANIGA


I. Matériel et Méthode
Le Docteur CACCIANIGA dirige le service d’Orthodontie à l’Université de Milan Bicocca et a donc décidé de comparer l’efficacité d’une brosse rotative (Oral B) et d’une brosse à amplitude verticale et vibration ultrasonique (Curaprox) sur un modèle d’étude équipé de brackets orthodontiques collées sur les faces palatines.
(Fig. C1 et C2)
Fig. C(1)

Fig. C (2)
L’arcade utilisée pour les tests Un système orhtodontique (Brackets + arc)
est installé sur les faces palatines
II. Premier test : Brosse ORAL B
Ces premiers tests sont effectués avec la brosse à mouvement rotatif Oral B tri zones (Fig.C3).
Fig. C(3) – Tests avec brosse rotative Oral B
L’arcade supérieure sur laquelle sont collées les braquettes est enduite d’une pâte collante de couleur brun foncée. (Fig. C4)
Fig. C (4) – L’arcade maxillaire est enduite de pâte collante brune
Le brossage est effectué par plusieurs testeurs (praticiens et hygiénistes).
A chaque test, le brossage est effectué à sec pendant 1 seule minute afin d’évaluer les différences entre les résultats.
Après ce brossage, l’arcade est placée dans un récipient d’eau et agitée manuellement pendant 5 secondes pour éliminer les résidus de pâte enlevés par le brossage mais toujours en contact avec la surface de la dent. (Fig. C4 – C5 - C6 – C7 – C8 – C9).
Fig. C(5) – Résultats après brossage sir les faces palatines
Fig. C(6)

Fig. C (7)
Après brossage, résultats sur les faces Résultats sur secteur S1
occlusales
Fig. C (8)

Fig. C (9)
Résultats au niveau incisif Résultats sur secteur S2
Constatations : l’action de la brosse Oral B à mouvement rotatif permet exclusivement un brossage correct des surfaces accessibles.
Ce type de brossage laisse beaucoup de pâte dans les zones interdentaires et au contact de la gencive marginale.

III. Deuxième test : Brosse CURAPROX
Les mêmes tests sont effectués par les mêmes intervenants avec la brosse à oscillation verticale Curaprox (fig. C10).
Fig. C (10) – Tests avec la brosse Curaprox
Après induction de la pâte collante (Fig. C11), le brossage est effectué à sec pendant 1 seule minute avant d’agiter l’arcade pendant 5 secondes dans un récipient d’eau et d’examiner les résultats obtenus qui peuvent être comparés avec les premiers tests précédemment effectués.
Fig. C (11) – Arcade maxillaire enduite de pâte collante
Sur les arcades palatines et occlusales, le résultat n’est pas parfait mais il reste beaucoup moins de pâte collante qu’avec le mouvement rotatif. (fig. C12 et C13).
Fig. C (12)

Fig. C (13)
Résultats sur faces palatines Résultats sur faces occlusales
(comparer avec Fig. C6)
La comparaison entre les figures C12 et C5 ainsi qu’entre les figures C13 et C6 montre clairement une nette amélioration avec le brossage effectué avec la brosse à mouvement vertical.
L’examen vestibulaire des zones antérieures (fig. C14) montre également une nette amélioration par rapport à la figure C8 et il en est de même pour la comparaison des figures C15 et C9 ainsi que C16 et C7.
Fig. C (14)

Fig. C (15)
Résultats au niveau incisif Résultats sur secteur S2
(comparer avec Fig. C8) (comparer avec Fig. C9)
Fig. C (16)
Résultats sur secteur S1 – (comparer avec Fig. C7)
A noter que le résultat obtenu avec la brosse Curaprox équipée d’une brossette souple est malgré tout insuffisant dans les espaces interdentaires et au niveau des sillons profonds.
L’utilisation d’une brossette moins douce devrait permettre d’améliorer ces résultats mais l’utilisation complémentaire d’un hydropulseur est nécessaire pour compléter l’hygiène bucco dentaire obtenue avec les brosses électriques (comme pour tous les brossages !).
Résultats du test comparatif sur modèle orthodontique :
Au niveau du nettoyage des zones interdentaires palatines où des brackets orthodontiques ont été fixées, il reste une quantité importante de pâte avec les deux types de brossage mais cette quantité est beaucoup plus importante avec le brossage rotatif.
Il est évident que, en présence d’appareils orthodontiques, le brossage doit être effectué pendant une période beaucoup plus longue qu’une seule minute et doit être complété par la suite par une utilisation quotidienne d’un hydropulseur.
Par contre, en ce qui concerne les surfaces vestibulaires, les surfaces occlusales et les contacts interdentaires, les brosses à dents à mouvement vertical semblent capables de nettoyer mieux que les brosses à dents à mouvement rotatif.


D. CONCLUSIONS GÉNÉRALES SUR L’ENSEMBLE DES TESTS


En priorité, nous devons remercier les laboratoires fabricants des brosses à dents CURAPROX et BROXO qui ont accepté, en toute liberté scientifique, d’équiper nos testeurs avec leur matériel.
Le matériel manquant a été acheté directement pour permettre cette étude en toute indépendance.

L’ensemble des testeurs semble constater une meilleure efficacité des brosses à oscillation verticale par rapport aux brosses à mouvement rotatif, et remarquons ici la nouvelle orientation d’Oral B vers un modèle à mouvement non rotatif, bonne initiative à notre avis d’un laboratoire spécialisé dans l’hygiène bucco dentaire.
L’adjonction d’une vibration ultrasonique semble apporter une amélioration dans le nettoyage des zones délicates d’accès.
Mais dans aucun de ces tests, l’hygiène obtenue dans les espaces interdentaires n’a semblé suffisante à nos différents testeurs.
Il est donc évident que si le brossage électrique apporte une amélioration par rapport au brossage manuel, il ne peut en aucun cas être considéré comme suffisant et doit être complété par le nettoyage approprié des espaces interdentaires (brossettes et hydropulseur). (Cobb CM 1996)
Les brossettes interdentaires permettent d’éliminer la plaque dentaire des espaces accessibles, mais pour toutes les zones délicates sous gingivales ou inter radiculaires, l’utilisation d’un hydropulseur reste la seule solution réellement efficace.
En plus d’un résultat général meilleur, l’hydropulseur apporte également une économie de temps importante puisque 1 minute 15 secondes suffisent pour une action efficace au niveau des faces vestibulaires et linguales des deux arcades alors qu’il faut environ 6 à 7 secondes par espaces interdentaires (passage de la brossette et rinçage de celle-ci), soit environ 3 minutes 15 secondes pour effectuer un nettoyage complémentaire des deux arcades avec les brossettes interdentaires, soit donc une économie de temps d’environ 1 minute 30’’, matin et soir, ce qui n’est pas négligeable (plus de 18 heures par année !).
Les brossettes interdentaires ont bien sur une réelle utilité et ne doivent pas être abandonnées. Leur rôle pendant tous vos déplacements est indispensable pour contrôler l’hygiène interdentaire et elles permettent de véhiculer les pommades cicatrisantes ou les produits antiseptiques dans les espaces difficilement accessibles, particulièrement au niveau des implants ou des prothèses fixes. (Charron J, Mouton C 2003)
Ces soins bucco dentaires quotidiens doivent être adaptés en fonction de chaque cas. Ils dépendent de l’âge du patient, de l’anatomie des arcades, de l’équilibre de la dentition et également des pathologies diagnostiquées ou en cours de traitement.


BIBLIOGRAPHIE


ALCOUFFE F. Différentes approches de la motivation à l’hygiène orale. J Parodontol 1998 ; 7 : 363-8.
CHARRON J, MOUTON C. « Parodontie médicale ». Ed CdP collJPIO 2003.
COBB C.M. DDS, MS, Ph. D., “Evaluation of the Woog Periodontal Brush to remove dental plaque bacteria beyond the tips of the bristles : an in vivo study”, University of Missouri, Kansas city, February 1996.
CORRENTE G. BARONE MONFRINI S., BORIO PS, DALMILANO D, CARNEVA G. « Valutazione clinica di un nuovo apparechio automatico (Broxo Combi) per l’igiene e la profilassia orale domiciliare », Rivista Odontostomatologica, Milano, 1988.
DEFENBAUGH J, SCHMITT P, MASTER A, JENKINS W, STRATE J. Onternational J pediatric Dent 2009 ; 19 : SL.
DELAURENTI M. Evaluation de deux brosses à dents sur la plaque net la gingivite. Journal of Dental research 2012 ; 91B : 522.
REY G. « Simplicité et Efficacité en Hygiène bucco dentaire ». L.S. « spécial Garancière » 2013 ; 60 : 4-20.
REY G, MISSIKA P. « Traitements Parodontaux et lasers en omnipratique dentaire » Ed Elsevier Masson 2010.
SCHICK RA. Maintenance phase of periodontal therapy. J. Periodontol 1981 ; 52 : 576-83.
​Parution Lettre de la Stomatologie 64 - Novembre 2014